Un petit clin d’œil, pour l’anecdote…
De retour de Groningen, j’ai fait ce soir une rencontre inattendue – et, pourrait-on dire, d’actualité – en descendant du train Thalys Amsterdam/Paris. Sans doute montée à Bruxelles (encore que ce ne soit qu’une supposition), Ségolène Royal avait manifestement voyagé dans le même train. En l’apercevant, juste à côté, je fus surtout frappé par sa très belle énergie, sa présence aimable et gracieuse, en un mot, son affabilité. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai remarquée, répondant à sa grâce par un sourire reconnaissant, pour ne m’apercevoir que plus tard qu’il s’agissait en fait de celle que les français semblent aujourd’hui préférer pour assumer la fonction présidentielle à partir de 2007.
Je m’éloigne, bien sûr, et puis, pensant aux attaques assez primaires (tiens, un amusant jeu de mot 😉 !) dont elle fait l’objet, tout particulièrement ces jours-ci, je me dis qu’il serait civil de lui signifier ouvertement ma sympathie de principe. Revenant légèrement sur mes pas, je lui adresse alors : « Permettez-moi de vous souhaiter bon courage ». À quoi elle répond un remerciement courtois d’un grand naturel et d’une grande simplicité, qui me confirme d’ailleurs ma première impression.
Au moment de m’éloigner à nouveau, je réalise que je tiens dans la main quelques fleurs, cueillies la veille dans un champ près de Groningen. J’en saisis alors une et la lui tends.
Voilà.
Bon, après coup, on peut développer un peu l’anecdote. Peut-être y a-t-il parmi vous des adeptes du langage des fleurs qui s’interrogeront sur l’espèce de celle-ci. Aie. En fait, il s’agissait d’un narcisse. Bah oui, pourquoi pas ? C’est très beau, un narcisse !
Je ne sais comment l’interpréter, bien sûr. Pour autant que j’aie pu le découvrir sur Internet, le narcisse serait symbole d’égoïsme, mais aussi de « beauté triomphante et cruelle de la jeunesse ».
Bon… Ça ne dit toujours pas grand chose, en fait. Peut-être ce symbolisme concerne-t-il plus celui qui offre la fleur que celui qui la reçoit. Ou bien peut-être concerne-t-il simplement une situation présente, générale, à conjurer plutôt qu’à s’approprier.
Bref, vous en penserez ce que vous voudrez, mais je retiens la délicatesse aimable de Ségolène Royal. Et pour ce qui est des narcisses, voici quand même ceux que j’ai gardés : 😉
C’est étonnant, cette variété, non ? Le calice et la corolle sont soit de même couleur, soit de couleurs différentes, jaune, orangé, blanc, voire dégradé jaune-orange. Intéressant. Et par ailleurs, ça sent très bon !
Et si on réhabilitait les narcisses ? Disons qu’ils ne symbolisent plus l’égoïsme, mais son rejet et sa défaite ! Après tout, Narcisse est certes le jeune berger de la mythologie grecque qui fut épris de son propre reflet, mais c’est justement lorsqu’il eût cessé de vivre que poussa miraculeusement au lieu où il mourut cette fleur délicate qui porte aujourd’hui son nom !
Qu’on me permette alors de souhaiter à Ségolène Royale que ce narcisse printanier soit entre ses mains la conjuration du « chacun pour soi » qui règne trop souvent, il faut bien le dire, dans les cercles et les ellipses de la politique…
Fleurs du monde, unissez-vous !
ET
ça alors, quel hasard (même si je n’y crois pas), quelle délicatesse de votre part! ca donne envie d’offir des fleurs plus souvent à ces Dames qui sont souvent mal comprises par certains hommes…enfin ne nous étalons pas. Bravo Etienne et merci pour l’exemple. Votons pour plus de tendresse, de fleurs et de douceur!
mathieu
Un petit auto-commentaire : croiser Ségolène Royal en revenant de Hollande, c’est drôle, non ? 😉