La Paz ! La Paix !
Qu’elle se répande ainsi que la lumière des cimes sur tous les peuples andins !
La Paz est incontestablement la ville la plus insolite qu’il m’ait été de voir à ce jour.
Dès l’atterrissage sur l’aéroport d’El Alto, c’est une sensation étrange. La cabine de l’avion est généralement re-pressurisée à l’ouverture des portes, mais ici, c’est le contraire : la pression extérieure est de loin la plus faible !
Est-ce le manque d’oxygène ou la fatigue du voyage depuis Mendoza (quatre vols dans la même journée…) ? Sans doute les deux. Toujours est-il que je suis le dernier à sortir de l’avion : absorbé par ma lecture, je ne vois pas les autres passagers sortir de l’avion, mais je suis tout à fait convaincu que l’appareil bouge encore ! Pourtant non : il est bien arrêté. Je descends donc et, cette fois, c’est le tarmac qui me semble se mouvoir étrangement ! Le temps de réaliser que je suis à plus de 4000 mètres, et c’est l’euphorie ! Réaction habituelle ? Je ne sais. Mais je ne suis pas le seul : d’autres collègues sont pris d’une forme aiguë de stupidité béate ! 😉
Mais il tard, et nous voilà partis pour descendre (sic !) au centre ville de La Paz… à 3600 mètres d’altitude ! C’est la plus haute capitale du monde, et de loin ! L’altitude laisse des traces : des mots de têtes persistants, voire violents, et bien sûr un cœur qui s’accélère dangereusement au moindre effort, pas seulement pour monter un escalier, mais même pour se retourner dans son lit ! On oublie à quel point notre corps a besoin d’oxygène pour ses plus banales activités, puisque c’est cet oxygène qui amorce le cycle biochimique apportant et transformant l’énergie partout où notre corps peut en avoir besoin… c’est-à-dire partout !
C’est aujourd’hui l’équinoxe et je voulais en dire un mot, car c’est un jour peu banal sur le plan astronomique. Mais voici d’abord quelques vues de La Paz (pardon pour la qualité très médiocre, mais je suis déjà bien content que mon téléphone possède une extension photo : merci Sacha et Natacha 😉 ).
La ville s’étend sur les pentes d’une vaste “cuvette”, depuis le plateau d’El Alto, à 4 000 m, jusque vers 3 300 m d’altitude, avec un centre ville à 3 600 m.
Ci-dessus, à gauche, une rue de la ville d’El Alto, dont la population est à grande majorité indienne. Les femmes portent très souvent la tenue “traditionnelle”, une robe, un châle… et un chapeau melon ! Emprunté aux anglais, cet accessoire est extrêmement répandu dans toute la ville (y compris à La Paz). On le nomme paraît-il “Borsalino” ! (Les italiens fabriquant des chapeaux anglais, c’est sans doute en Bolivie que se fera l’Europe !)
Quelques rues…
À La Paz, je n’ai pas vu une seule rue qui soit plane !
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Bon, juste un mot sur l’équinoxe, alors. Les racines latines « equi » et « nox » sont assez éloquentes : il s’agit du jour où les nuits ont la même durée partout sur la Terre ! (Et par conséquent, les jours aussi, mais je suppose qu’il n’est pas étonnant que ce soit la nuit qui ait le plus retenu l’attention des astronomes…)
Comme l’on sait, l’axe de rotation de la Terre sur elle-même est incliné par rapport à son plan de rotation autour du Soleil. C’est pourquoi l’éclairement de notre planète par son étoile dépend de leur position relative, qui varie au cours de l’année (grande révolution de la Terre autour du Soleil). En été, dans l’hémisphère Nord, les jours sont plus longs que les nuits. Au même moment, c’est l’hiver dans l’hémisphère Sud, et les nuits sont les plus longues. Au-delà des cercles polaires (Nord et Sud), il y a même des jours où le Soleil ne se lève pas du tout (en hiver), et d’autres où il ne se couche jamais (en été) : c’est le fameux Soleil de minuit !
À mesure que la Terre se déplace autour du Soleil, l’orientation relative des deux corps célestes se modifie : on passe de l’été à l’hiver, et réciproquement. En passant d’une période où les nuits sont plus longues que les jours à une période où c’est l’inverse, on comprend bien qu’il y a forcément un moment où la durée de la nuit doit être égale à celle du jour ! Douze heures chacune ! Ce qui est remarquable, c’est que cette situation se produit au même moment partout sur la planète ! (En fait, il est assez simple de comprendre pourquoi, mais il faudrait faire un dessin…) En d’autres termes, il y a un certain jour dans l’année (en fait, deux) où quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur la Terre, le jour durera 12 heures, et la nuit pareillement 12 heures. Ce sont les équinoxes de printemps et d’automne. Non seulement la nuit a la même durée ces jours là sur toute la planète, mais cette durée est également égale à celle des jours. Et bien voilà, c’est aujourd’hui !
Dormez bien tous, où que vous soyez !
ET
PS : dans le cas extrême où l’on se trouve au pôle Nord ou au pôle Sud, on sait qu’on a dans l’année une seule « nuit », qui dure 6 mois, et un seul « jour », qui dure 6 mois aussi. Est-ce en contradiction avec ce qui précède ? Non. Car les deux équinoxes sont justement les jours (24 heures) de transition. Ces jours là, on a bien 12 heures de jour (la fin des six mois où le Soleil est visible) et 12 heures de nuit (le début des six mois où il ne le sera plus), ou l’inverse… [C’est beau, l’astro ! ;-)]
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