Un soleil d’or caresse intimement l’horizon oscillant de branches effilées. La Lune, aujourd’hui nouvelle, se laisse oublier dans la grâce voilée des prairies de lumière. Un monde affleurant se descelle et filtre lentement par les puits de l’espace. Un monde extasié, dissident.
Ô signe immense de l’abyme !
Inonde le corps de l’espace !
Lato sensu !
ET
RESTRICTIONS
Le vide inonde la totalité de l’espace
Seules le retiennent quelques murailles égotiques
Fractionnant et divisant l’ensemble des traces
Le résultat de mille croyances maléfiques
Des îlots noirâtres aspergés par tous les vents
Que les marées repeignent aux couleurs de souffrance
Le sens large ne règne pas sur tous ces brisants
Perdus qu’ils sont dans les brouillards de l’inconscience
C’est l’entière soumission qui les affranchira
Des couleurs d’une liberté qu’ils ont inventée
Pourquoi revendiquer un monde de trépas
Quand l’esclavage s’appelle joie et sérénité
Quand les prairies de lumière jaillissent enfin
Il n’est plus personne pour se croire le témoin
Ne compte que la saveur sans goût de l’incréé
La perception nue de l’invisible beauté